Cet été, nous avons accueilli dans notre équipe une nouvelle monitrice de canyoning : Mathilde.
Romain : Salut Mathilde, peux-tu déjà nous expliquer d'où tu viens, et quel parcours t'a mené jusqu'ici?
Mathilde : Originaire de Besançon, je vis maintenant la plupart de l’année à Bourg-Saint-Maurice.
Depuis que j’ai 8 ans, je pratique le Canoë-kayak en club et le canyon avec mes parents et le club de spéléo de mon père.
A l’âge de 20 ans, on m’a proposé de passer mon BPJEPS Activités Nautiques option Canoë-kayak tout en faisant mon stage dans mon club de kayak à Voray-sur-l’Ognon.
Après l’obtention de ce diplôme en 2015, j’ai travaillé dans plusieurs régions mais aussi dans plusieurs pays comme le Danemark et le Chili.
J’ai travaillé en tant que guide de rafting et d’aqua rando durant 2 saisons d’été dans le Verdon.
C’est ma première expérience en tant que guide et non en tant que monitrice dans un club.
J’ai ensuite décidé de passer durant le printemps 2022 mon BP JEPS Haute-Rivière qui m’a permis de travailler sur l’Isère.
Ma pratique du canyon se résumait beaucoup aux vacances avec mes parents puis durant ma première saison dans le Verdon en 2019, j’ai décidé de m’équiper pour ma pratique personnelle ayant comme objectif d’apprendre à équiper pour emmener des amis par la suite.
R : Comment devient-on monitrice de canyoning?
M : J’ai commencé à voyager pour faire du canyon avec des amis puis je me suis posée la question : est-ce que j’aimerais compléter mon diplôme de kayak avec un diplôme en canyon ?
J’ai donc commencé à faire ma liste qui me permettrait de rentrer en formation et j’ai suivi une formation en tant que public pédagogique à Vallon-Pont-d’Arc, ce qui m’a permis d’apprendre les techniques que je ne connaissais pas.
J’ai réussi mes tests d’entrée en formation et j’ai commencé en Septembre dernier.
Cette formation dure 1 an et 3 mois. On apprends des techniques pour se perfectionner en canyon, des techniques de secours, des techniques d’enseignement et on doit aussi préparer un projet sur lequel on aura un oral. Je fais mon projet sur un stage de perfectionnement avec le club spéléologie de mes parents afin de leur apporter ce qu’ils m’ont apporté aussi.
R : Es-tu contente de ton début de saison?
M : Je suis très contente de mon début de saison. Comme dans tout nouvel environnement, il faut un petit temps d’adaptation et avec l’équipe de Monte Medio, ça a été assez facile de comprendre le fonctionnement.
R : Qu'est ce qui te plait le plus dans ce métier?
M : Tout simplement lorsque les personnes que j’emmène ont apprécié l’activité.
R : Et qu'est ce qui le rend plus compliqué selon toi?
M : Il faut être très persuasif avec certaines personnes qui ont le vertige ou d’autres peurs et trouver des solutions afin que ça leur plaise aussi.
R : Est-ce que cela a été difficile de faire ta place en tant que femme (que cela soit vis à vis des autres moniteurs ou des clients)?
M : Non, depuis toute petite je suis dans un monde où il y a principalement des hommes, grâce au kayak j’ai su me faire ma place avec les autre pratiquants et moniteurs de ces activités.
Avec les clients c’est autre chose, sur 4 ans d’activités j’ai vécu une seule fois le refus d’un groupe car j’étais une femme, j’ai quand même fait la prestation car pour toute l’équipe il était hors de question de changer pour cette raison.
R : Comment vois-tu l'avenir de l'activité canyoning face au réchauffement climatique et aux sécheresses qui s'accentuent chaque été?
M : Avec le réchauffement on se pose tous des questions et le manque d’eau dans certaines région fait assez peur.
Avec 6 amis, on a comme projet de réaliser un film qui aura comme objectif de discuter des enjeux environnementaux dans ce milieu et de sensibiliser le public.
C’est un projet qui réunira vélo et canyon afin de partir sur un modèle de mobilité écologique.
C’est le projet résilience : La résilience écologique est définie comme la capacité d'un écosystème, d'un habitat , d'un peuplement, d'une population, etc. à retrouver un fonctionnement normal après avoir connu des perturbations importantes du fait de un ou plusieurs facteurs de l'environnement.
R : Enfin pour finir, est ce que tu as une petite anecdote à nous raconter?
M : Une anectode ou un bon conseil pour tous ceux ou celles qui ont les cheveux long : attachez bien vos cheveux. Ça m’est arrivé une fois : me couper les cheveux au milieu d’une cascade de 40 mètres, ils étaient coincés dans mon descendeur.
Je te remercie d'avoir accepté de répondre à cette petite interview et je te souhaite une belle fin de saison !